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l’entouraient et les gardes de sa personne, les amener à un consentement par la persuasion, ou les contraindre facilement par la force et par la surprise d’une attaque inattendue.

XVIII. Quand il eut tout à fait exalté leur dévouement et leur ardeur, doublé leur ration de vivres, promis à leur cupidité des sommes immenses, de magnifiques largesses, et accordé le pardon de toute peine afflictive et infamante, il les conduisit au danger. Le lieu où campait Alexandre avec ses troupes ne se trouvait qu’à peu de distance. Lorsqu’on vint annoncer à Alexandre ce mouvement de Maximin, frappé d’un grand trouble, épouvanté de cette nouvelle imprévue, il s’élança de la tente impériale comme un furieux, pleurant et tremblant tout à la fois. Tantôt il accusait Maximin, l’appelant ingrat et perfide, énumérant tous les bienfaits dont il l’avait comblé ; tantôt il reprochait aux jeunes soldats d’avoir, sans motifs et au mépris de tous leurs serments, formé cet audacieux complot ; il promettait d’accorder tout ce qu’on lui demanderait, de faire dans le gouvernement toutes les réformes qu’on pourrait exiger de lui. Les soldats de sa garde poussent ce jour-là en son honneur des acclamations inaccoutumées, et le reconduisent jusqu’à sa tente, en lui promettant de le défendre de toutes leurs forces. La nuit se passe, et au point du jour, on vient lui annoncer que Maxi-