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et souvent se montraient égaux aux Romains. Telle était la position des choses. Alexandre, cependant, prit le parti d’envoyer aux Germains une députation et de traiter avec eux de la paix. Il leur promettait de leur fournir tout ce dont ils auraient besoin, et de ne pas épargner l’or pour les satisfaire. C’est par cet appât surtout que se laissent prendre les Germains, extrêmement avides d’argent, et vendant toujours pour de l’or la paix aux Romains. Alexandre s’efforçait donc d’acheter d’eux la tranquillité et une alliance, plutôt que de courir les chances d’une guerre.

XVII. Mais ses soldats supportaient avec peine qu’on leur opposât de vains retards et que l’empereur, loin de montrer aucun zèle, aucun empressement pour la guerre, s’occupât uniquement de courses de chars et de plaisirs, lorsqu’il aurait dû poursuivre les Germains et tirer vengeance de leurs premiers outrages. Il y avait dans l’armée un chef nommé Maximin, né, disait-on, dans la partie la plus reculée, la plus barbare de la Thrace, et dans un simple village. Il avait d’abord gardé les troupeaux dans son enfance ; puis dans la vigueur de l’âge, sa taille élevée et sa force le firent entrer comme soldat dans la cavalerie. Peu à peu, comme si la fortune l’eût conduit par la main, il passa par tous les grades, et se vit confier le commandement des armées et le gouvernement