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massacrées par les Germains. Ils ne cachaient point leur indignation ; ils accusaient Alexandre, qui avait perdu, par négligence ou par crainte, les affaires d’Orient, et qui montrait de l’hésitation et de la lenteur à s’occuper de celles du Nord. L’empereur et les amis qui l’entouraient commençaient à trembler pour l’Italie elle-même. A leur avis, le danger était bien moindre de la part des Perses que de celle des Germains. Les peuples d’Orient, séparés de l’Italie par une grande étendue de terre et de mer, entendent à peine parler de cette contrée, tandis que les nations d’Illyrie, resserrées dans un étroit espace, et n’occupant qu : une faible partie du territoire de l’empire, rendent les Germains limitrophes et tout à fait voisins de l’Italie. L’empereur ordonna donc le départ, non sans regret et sans chagrin, mais parce que la nécessité l’y forçait. Il laissa le nombre de troupes qu’il crut suffisant pour la défense des rives romaines, fortifia avec soin les camps, les citadelles, en compléta les garnisons, et se mit lui-même en marche pour la Germanie avec le reste de son armée. II fit la route en grande hâte, et se trouva bientôt sur les bords du Rhin. Là il acheva tous ses préparatifs pour la guerre de Germanie. il fit couvrir le fleuve de bateaux qui, joints ensemble, devaient offrir à ses soldats un passage facile. Les deux plus grands fleuves du Nord, le Rhin et le Danube, coulent l’un dans la Germanie, l’autre en Pannonie ; pendant l’été,