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à subir, avant de pouvoir faire marcher de nouveau son armée. Car dès qu’elle est une fois congédiée, il n’est point facile de la réunir sous les drapeaux. Les Perses, comme nous l’avons déjà dit, n’ont point de troupes disciplinées ; c’est une multitude confuse plutôt qu’une armée ; les soldats ne reçoivent point d’autres vivres que ceux qu’ils apportent chacun pour leur usage, à leur arrivée ; ce n’est qu’avec peine qu’ils se laissent arracher de leurs demeures ; ce n’est qu’à regret qu’ils abandonnent leurs femmes, leurs enfants et leurs foyers. Tout à coup des courriers et d’importantes dépêches vinrent troubler Alexandre et le jeter dans do plus grandes inquiétudes. Les généraux auxquels était confié le gouvernement de l’Illyrie lui écrivaient « que les Germains, franchissant le Rhin et le Danube, dévastaient le territoire de l’empire, inquiétaient, par de continuelles incursions, les adnées campées sur le bord des fleuves, et envahissaient en corps nombreux les villes et les villages ; que les peuples d’Illyrie, placés sur les frontières et dans le voisinage de l’Italie, se trouvaient dans un grand péril ; que sa présence était nécessaire, ainsi que celle de toute l’armée qu’il commandait. » Ces nouvelles alarmèrent Alexandre, et contristèrent les soldats illyriens, qui se regardaient comme frappés d’un double malheur, en songeant aux revers qu’ils avaient éprouvée dans la guerre de l’erse, et en apprenant que leurs familles étaient