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On le vit aussi rassembler et exercer de nouvelles troupes dans le dessein de marcher de nouveau contre les Perses, s’ils recommençaient les hostilités et refusaient de se tenir en repos chez eux. Mais on ne tarda pas à apprendre que le roi de Perse avait licencié son armée et renvoyé chaque soldat dans ses foyers. Quoique les barbares eussent eu, par les résultats de la guerre, l’apparence de la supériorité, cependant ils avaient été fort affaiblis par les fréquents combats dont la Médie fut le théâtre, et par la bataille qui s’était livrée chez les Parthes ; ils avaient eu beaucoup de morts, beaucoup de blessés. Les Romains n’avaient pas été vaincus par le défaut de courage ; ils avaient souvent porté à leurs ennemis des coups funestes, et leur infériorité numérique causa seule leur perte. Des deux côtés, le nombre des morts fut à peu près le même ; mais la victoire resta au grand nombre de barbares qui survivaient, et non pas à leur courage. Ce qui prouva, d’une manière assez décisive, le mal qu’on leur fit dans cette guerre, c’est que, pendant trois ou quatre ans, ils restèrent en paix et ne prirent point les armes. Alexandre, instruit de leur situation, demeurait à Antioche : joyeux de son repos et délivré de tous les soucis de la guerre, il se livrait aux plaisirs de cette voluptueuse cité. Il pensait que, si les Perses s’étaient mis sur le pied de paix, leur repos ne pouvait s’interrompre de longtemps, et que le roi barbare aurait de longs délais, de longs retards