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longtemps son mal et la chaleur du climat ; il voyait d’ailleurs toute son armée malade, et surtout les soldats illyriens, qui, habitués à une température humide et froide, et ne cessant de prendre trop de nourriture, selon leur coutume, succombaient à une épidémie mortelle. Il résolut donc de retourner à Antioche. Il envoya des courriers porter à l’armée, qui était en Médie, l’ordre de revenir. Une grande partie de cette armée périt dans les montagnes pendant sa retraite. Beaucoup de soldats perdirent dans cette région glacée les extrémités de leurs membres : à peine revint-il quelques hommes de ce corps nombreux. Alexandre ramena à Antioche les troupes qu’il avait avec lui et qui étaient aussi fort diminuées. Ce fut une grande douleur pour toute l’armée et une grande honte pour Alexandre, qu’il eût manqué ainsi de prudence et de fortune, et que ces trois corps d’armée, formés par lui, eussent presque entièrement succombé à des calamités diverses, aux maladies, à la guerre, aux frimas.

XV. L’empereur, de retour à Antioche, se rétablit facilement, grâce à l’air salubre et tempéré. par des cours d’eau qu’il respirait dans cette ville après les brûlantes chaleurs de la Mésopotamie ; il songea alors à regagner l’amour des soldats, et à consoler le chagrin de leurs revers par d’abondantes largesses (le seul remède qu’il connût pour reconquérir leur bienveillance).