Page:Hérodien - Histoire romaine, depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu'à l'avénement de Gordien III (trad Léon Halévy), 1860.djvu/274

Cette page n’a pas encore été corrigée

que les Romains, après avoir facilement dévasté cette région, ne se jetassent sur la Perse, laissa en Médie les forces qu’il crut suffisantes pour la défense de cette province, et se dirigea lui-même avec toute son armée vers l’Orient. L’armée romaine marchait négligemment, ne rencontrant ni ennemi, ni résistance ; elle espérait d’ailleurs qu’Alexandre, avec Ie troisième corps, le plus fort et le plus nombreux, s’était précipité sur le centre des barbares, que ceux-ci, occupés à repousser cette attaque, leur laisseraient un accès facile et assuré. On avait recommandé à tous les corps d’armée de s’avancer en pillant, et un lieu avait été assigné, où les trois divisions devaient se réunir, emmenant leur butin et leurs prisonniers. Mais Alexandre trompa cet espoir ; il n’amena point la troisième armée ; il n’entra pas sur le territoire ennemi, soit qu’il craignit le danger, et qu’il ne voulût pas exposer sa vie et sa personne pour l’empire romain ; soit que sa mère, par les craintes naturelles à son sexe et par son excessive tendresse, l’eût retenu. Cette princesse étouffait en lui toute ardeur belliqueuse, en lui persuadant que c’était à d’autres à s’exposer pour sa cause, et qu’il ne devait point combattre lui-même. Ce contretemps causa la perte de l’armée qui était entrée chez les Parthes. Le roi de Perse, survenant avec toutes ses troupes, lorsqu’elle s’y attendait le moins, cerne les Romains, les entoure comme d’un immense filet, fait pleuvoir sur