Page:Hérodien - Histoire romaine, depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu'à l'avénement de Gordien III (trad Léon Halévy), 1860.djvu/273

Cette page n’a pas encore été corrigée

guerre, comme les Romains, qu’ils se servent d’arcs et de chevaux ; mais, dès leur enfance, on les élève au milieu de cet appareil guerrier ; ils passent leur vie à la chasse, ne déposent jamais le carquois, ne descendent point de cheval, et se servent toujours de l’un et de l’autre, soit contre l’ennemi, soit contre les bêtes féroces.

XIII. Alexandre croyait donc avoir pris d’excellentes mesures ; mais la fortune trompa tous ses desseins. L’armée qui avait été envoyée à travers l’Arménie, après avoir franchi, avec beaucoup de peine et de fatigue, les montagnes hautes et escarpées de ce pays (quoique l’été, qui durait encore, lui rendit la route moins pénible), fit irruption dans le royaume des Mèdes, le dévasta, brilla beaucoup de villages et fit un riche butin. Le roi de Perse, instruit de cette attaque, marcha au secours de la Médie avec toutes les forces dont il put disposer. Mais il lui fut impossible d’arrêter entièrement les progrès des Romains ; car ce pays montueux permettait aux fantassins une marche assurée et un passage facile. Mais la cavalerie des barbares, arrêtée dans sa course par l’aspérité des montagnes, ne pouvait ni entourer ni charger l’ennemi. Tout à coup on vint annoncer au roi de Perse qu’une autre armée romaine se montrait dans la partie orientale du pays des Parthes, et qu’elle ravageait les campagnes. Artaxerce, craignant