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immense rassemblée, et que le prince pensa que ses troupes étaient égales en nombre et en force à la multitude des barbares, il les divisa en trois corps, après en avoir délibéré avec ses amis. Il ordonna à l’un de se diriger vers le nord du pays ennemi, de traverser l’Arménie, qui paraissait favorable aux Romains, et de faire invasion sur le territoire des Mèdes. Il envoya le second du côté de l’Orient, vers le point où les confluents du Tigre et de l’Euphrate se jettent, dit-on, dans des marais fangeux, ce qui fait que ces fleuves sont les seuls dont on ne connaisse point l’issue. Gardant avec lui le troisième corps d’armée, qui était le plus considérable, il devait lui-même le conduire aux barbares, en prenant la route du milieu. Il pensait que, par cette diversité de marches, il écraserait les Perses surpris au dépourvu et à l’improviste, et que leurs troupes nombreuses, forcées toujours de se diviser pour résister à ces attaques, en seraient plus faibles, et combattraient avec moins d’ordre et de discipline que de coutume. Les barbares en effet n’ont pont, comme les Romains, de troupes soldées, d’armées fixes, permanentes, formées au service militaire. Mais toute la masse des habitants mâles, et quelquefois même des femmes, se rassemble quand le roi l’ordonne. La guerre terminée, chacun rentre dans ses foyers, avec plus ou moins d’avantages, selon la part du butin qui lui est échue. Ce n’est point seulement en temps de