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du royaume. Il fut payé de ses soins par la concession de plusieurs bénéfices et par la place de secrétaire général de l’infanterie dont le duc de Chartres était colonel. L’abbé Dubois, devenu premier ministre, le priait un jour d’engager le prince à venir travailler avec lui : « Je n’abuserai jamais, répondit-il, de la confiance du prince pour l’engager à s’avilir. » Ce qui n’a pas empêché Voltaire d’affirmer, nous ne savons sur quels témoignages, que l’abbé Mongault mourut de chagrin de n’avoir pu faire au près de son élève la même fortune que l’abbé Dubois. La vie laborieuse, quoique mondaine, de l’abbé Mongault, l’âge avancé auquel il mourut (72 ans), et une maladie cruelle dont il souffrit pendant les dernières années de sa vie, laissent à cette accusation peu de vraisemblance.

II.

C’est surtout, nous l’avons dit, par le mouvement et la variété du récit que se distingue Hérodien. Son langage est quelquefois trop fleuri ; il abuse des harangues, qu’il place en trop grand nombre peut-être dans la bouche des princes et des généraux, défaut qui lui est commun avec