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et des échansons attachés à la cour et au service du palais ; il en avait d’autres que lui avait choisis sa mère, et dont la foi était éprouvée. Elle donnait aussi secrètement de l’argent, qu’elle faisait distribuer dans l’ombre aux soldats, pour assurer leur bienveillance à Alexandre par l’appât de l’or, le principal objet de leurs désirs.

XXII. Antonin, qui n’ignorait pas cette conduite, tendait de son côté toutes sortes d’embûches à Alexandre et à sa mère. Mais tous ces complots échouaient grâce à l’aïeule des deux princes, Maesa, qui joignait à son adresse naturelle l’avantage d’avoir habité pendant de longues années la cour impériale, comme sœur de l’épouse de Sévère, Julie, auprès de laquelle elle avait toujours vécu au palais. Aussi rien ne lui échappait-il de toutes les manœuvres d’Antonin, dont le caractère était d’une extrême légèreté, et qui disait et faisait ouvertement et sans précaution tout ce qu’il méditait. Quand il vit que les piéges lui réunissaient peu, il voulut dépouiller son jeune rival de la dignité de César. Alexandre cessa donc de recevoir chaque matin les salutations d’usage et de se montrer en public ; on ne lui rendit plus aucun honneur. Mais les soldats le demandaient hautement ; ils s’indignaient qu’on l’eût dépouillé de l’empire. Antonin répandit alors le bruit qu’Alexandre était sur le