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uniquement du sacerdoce et du culte de son Dieu ; il se devait à la joie de ses fêtes, à ses orgies saintes, à ses devoirs divins ; c’était à un autre d’administrer les choses terrestres, et de lui rendre l’exercice de l’autorité souveraine exempt d’embarras et de soucis. Mais il ne fallait pas qu’il cherchât pour cette fonction un homme étranger à sa patrie, à sa famille ; c’est à son cousin qu’il devait la confier. » Aussitôt Alexien change de nom, et on l’appelle Alexandre : on métamorphosa ainsi son nom en celui du prince macédonien, tant par respect pour la gloire de ce héros qu’en souvenir de l’espèce de culte que lui avait voué le père présumé des deux princes. Car chacune des filles de Maesa se glorifiait hautement (et leur mère les imitait ), d’avoir eu un commerce adultère avec Antonin, fils de Sévère : leur but, en accréditant ce bruit, était de rendre les jeunes princes chers aux soldats.

XVIII. Alexandre est donc déclaré César, et nommé consul avec Antonin. L’empereur se rend au sénat où il fait approuver ces mesures : il commande, et tous les sénateurs, sans craindre le ridicule, décrètent à l’unanimité qu’Antonin, âgé de seize ans environ, est le père d’Alexandre, qui entrait dans sa douzième année. Quand ce dernier eut reçu le titre de César, Antonin voulut l’initier à ses goûts, lui apprendre la danse, le faire participer