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ou plutôt je ne doutais point que cette entrevue ne suffit pour raccommoder tout[1]. » « Je ne sais, dit avec une bonhomie charmante l’excellent Rollin, devenu tout à coup, par la volonté de l’abbé Mongault, professeur de sixième, si notre langue souffre qu’on joigne ainsi deux verbes avec un régime qui ne convient qu’à l’un d’eux, car on ne peut pas dire : « Je me promettais que cette entrevue ne suffît… Mais c’est de M. Mongault, devenu en cela mon maître comme en bien d’autres choses, que je dois recevoir des leçons sur ce qui regarde les délicatesses de la langue française. « Ici personne ne sera de l’avis du bon Rollin.

Du reste, cet abbé Mongault, très-faible écrivain, fut un honnête homme et un caractère droit. Il avait été chargé en 1710 de l’éducation du fils aîné du duc d’Orléans, plus tard régent

    seur Duclos en 1746. Fréret a prononcé son Éloge à l’Académie des inscriptions. Rollin, qui avait pris part aux querelles religieuses du temps et s’était montré fervent janséniste, ne put obtenir le même honneur, et il ne fut permis à de Boze, son confrère, de faire son éloge qu’à condition de ne louer en lui que l’écrivain.

  1. « Quod cum accidisset, confidebam ac mihi persuaseram fore ut omnia placarentur inter vos… » Lettres de Cicéron à Atticus, XVII, livre I ; trad. de l’abbé Mongault.