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n’admettait dans sa société que des hommes dont les mœurs ressemblaient aux siennes, et qui flattaient tous ses vices. Il voulut habituer à la vue de son costume le sénat et le peuple romain, et faire pendant son absence l’épreuve de l’impression que produirait ce spectacle. Il fit exécuter son portrait en pied dans le costume qu’il portait aux processions et aux sacrifices, fit représenter dans le même cadre le dieu auquel il rendait hommage, et il envoya ce tableau à Rome. Il ordonna qu’on le plaçât au milieu du sénat, dans le lieu le plus élevé, au-dessus de la tête de la statue de la Victoire, afin qu’en se rendant à l’assemblée, chaque sénateur brûlât de l’encens et fit des libations de vin en son honneur. Il ordonna de plus que tous les magistrats romains, et tous ceux qui sacrifiaient en public, reconnussent Io nouveau dieu Hélaeagabale avant tous les autres dieux qu’on invoque dans les sacrifices.

XIII. Lors donc qu’il vint à Rome dans le costume que nous avons décrit, les Romains ne virent rien de nouveau, habitués qu’ils étaient à l’aspect du tableau. Il distribua au peuple les dons accoutumés pour son avènement à l’empire, fit célébrer avec beaucoup de pompe et de magnificence des spectacles variés, et construire à son Dieu un vaste et superbe temple, qu’il entoura d’un grand nombre d’autels. Chaque matin il sortait de son palais pour immoler des hécatombes