Page:Hérodien - Histoire romaine, depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu'à l'avénement de Gordien III (trad Léon Halévy), 1860.djvu/248

Cette page n’a pas encore été corrigée

XI. Antonin cependant était parti de Syrie ; arrivé à Nicomédie, il y passa l’hiver, la saison l’obligeant à ce séjour. Il mena dès lors une vie déréglée ; il reprit ces fonctions sacerdotales pour lesquelles il avait été élevé, et célébra par des danses continuelles le dieu de son pays. Ils se couvrit des vêtements les plus précieux, où se mêlaient l’or et la pourpre ; porta des colliers, des bracelets, et plaça sur sa tête une couronne en forme de tiare, et brillante d’or et de pierreries. Son costume tenait le milieu entre la robe des prêtres phéniciens et l’habillement somptueux des Mèdes. Il détestait les vêtements grecs ou romains, disant qu’ils étaient faits de laine, étoffe trop grossière. Les tissus syriens lui plaisaient seuls. Il marchait au son des hâtes et des tambours, quand il célébrait les orgies sacrées de son dieu.

XII. Maesa ne souffrait qu’avec peine un pareil spectacle : elle s’efforçait par ses prières de déterminer le jeune prince à revêtir le costume romain, avant d’arriver à Rome et de se rendre au sénat, de peur qu’au premier aspect on ne le prit pour un étranger pour un barbare, et qu’il ne blessât des hommes peu accoutumés à ces vêtements étrangers, et convaincus qu’un pareil luxe ne pouvait convenir qu’à une femme. Mais Antonin méprisait les conseils de son aïeule, et n’écoutait ceux d’aucun autre. Il