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l’amour du peuple pour lui ; mais comme il passait en Europe par le détroit de la Propontide, et que déjà il approchait de Byzance, il fut assailli, assure-t-on, par un vent contraire qui le poussa vers la mort qui l’attendait. Tant il s’en fallut peu que cet infortuné n’échappât à la poursuite de ses bourreaux. Il périt d’une mort honteuse, pour avoir voulu trop tarde rà se rendre à Rome où il eût dû marcher dès le commencement. Il manqua à la fois de prudence et de fortune. Telle fut la fin de ce prince ; et avec lui fut égorgé son fils Diaduménien, qu’il avait fait César.

X. Quand l’armée tout entière fut passée du côté d’Antonin, l’eut salué empereur, et qu’il fut entré en possession du pouvoir ; quand les affaires les plus pressées d’Orient eurent été réglées par son aïeule, par les amis qu’il avait autour de lui (car lui-même était dans un âge tendre, et tout à fait dépourvu d’expérience et d’instruction), il ne s’arrêta pas longtemps en Asie, et se prépara au départ que désirait surtout Moesa, impatiente de revoir cette cour de Rome à laquelle elle était habituée. Ces événements furent bientôt connus du sénat et du peuple romain ; et on les apprit généralement avec douleur. Mais on se soumettait à la nécessité et aux volontés de l’armée ; on accusait l’indolence et la mollesse de Macrin ; on disait qu’il n’y avait eu d’autre auteur de son infortune que lui-même.