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l’or. Aussi un grand nombre de transfuges alla-t-il grossir l’armée du nouvel Antonin. Macrin, cependant, méprisa ces mouvements comme puérils, et, gardant son indolence accoutumée, il resta à Antioche, et fit marcher un de ses préfets militaires, auquel il confia un nombre de troupes suffisant, selon lui, pour vaincre les forces des rebelles. Mais quand Julien (c’était le nom de l’éparque) fut arrivé et eut pris position au pied des murs du camp, les soldats qui le remplissaient, couvrant aussitôt les tours et les créneaux, montrèrent à l’armée assiégeante le jeune prince qu’ils proclamaient fils d’Antonin, et des sacs d’argent, grande amorce de trahison. Les assiégeants, croyant que c’était en effet le fils d’Antonin, et même qu’il ressemblait beaucoup à cet empereur (leurs yeux complaisants le voulaient ainsi), coupent la tête à leur général et envoient cette tête à Macrin ; aussitôt les portes du camp leur sont ouvertes, et ils y sont tous reçus. Les troupes de Bassien, ainsi augmentées, se trouvèrent capables, non seulement de soutenir un siége avec avantage, mais de combattre de près et en bataille rangée. La multitude de transfuges qui arrivaient, par petites troupes il est vrai, mais chaque jour et sans relâche, avait également grossi leurs forces.

VIII. Macrin, instruit de ces nouvelles, rassemble toutes les troupes dont il dispose, et s’avance comme