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IV. Il y avait une femme appelée Maesa, Phénicienne de nation, et ainsi nommée à cause d’Émésa, ville de Phénicie. C’était la sœur de Julie, épouse de Sévère, et mère d’Antonin. Tant que sa sœur avait vécu, elle habita la cour impériale ; elle y avait résidé longtemps, et pendant toute la durée du règne de Sévère et d’Antonin. Maesa, après la mort de sa sœur et le meurtre d’Antonin, avait reçu de Macrin l’ordre de retourner dans sa patrie, et de vivre paisiblement dans sa maison en conservant tous ses biens. Elle possédait d’immenses richesses, fruit de sa longue participation à l’autorité souveraine. De retour dans sa patrie, cette femme y reposait sa vieillesse.

V. Elle avait deux filles ; Soémis était le nom de l’aînée, Mammée celui de la plus jeune. Toutes dans avaient un fils : celui de Soémis se nommait Bassien ; et l’autre Alexien. Ils étaient élevés sous les yeux de leurs mères et de leur aïeule. Bassien était âgé d’environ quatorze ans ; Alexien entrait dans sa dixième année. Ils étaient tous deux prêtres du Soleil ; cades habitants du pays adorent cet astre, appelé Hélaeagabale en langue phénicienne. Ils lui ont élevé un temple immense, décoré d’une grande quantité d’or et d’argent et éblouissant de pierres précieuses. Le dieu n’est pas adoré seulement par les indigènes ; mais tous les satrapes et les rois barbares des contrées voisines lui envoient à l’envi chaque année de magnifiques