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ont servi et la noblesse de Commode et la légitimité d’Antonin ? De tels princes, voyant dans l’empire un héritage qui leur est dû, en usent avec injustice et avec violence, comme d’une propriété de famille. Mais les hommes qui l’ont reçu de vous, vous doivent une gratitude éternelle et s’efforcent toute leur vie de reconnaître un si grand bienfait. La noblesse des empereurs patriciens dégénère souvent en orgueil : ils méprisent leurs sujets, comme des hommes d’une nature inférieure. Mais ceux qui d’un état médiocre se sont élevés à l’empire veulent remplir avec honneur un rang qu’ils ont acquis par leurs travaux. Ils continuent de respecter et d’honorer ceux qu’ils ont vus autrefois au-dessus d’eux. Mon intention est de ne rien faire sans votre autorité, de vous associer en quelque sorte à mon gouvernement, de vous consulter dans toutes les affaires publiques. Vous vivrez dans cette sécurité, dans cette liberté, que vous ont enlevées tant d’empereurs de familles nobles, et que s’étaient efforcés de vous rendre d’abord Marc-Aurèle, puis Pertinax, tous deux sortis d’un berceau plébéien. Il vaut mieux commencer son illustration et la laisser à ses descendants, que ternir par la dépravation de ses mœurs celle qu’on a reçue de ses aïeux. »

II. Quand on eut fait la lecture de cette lettre, le sénat salua de vives acclamations le nom du nouveau