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LIVRE V.


I. Nous avons raconté dans le livre précédent comment régna et comment mourut Antonin ; nous avons dit le complot qui causa sa mort et un nouveau règne. Arrivé à Antioche, Macrin envoie au sénat et au peuple romain la lettre suivante : « J’écris à des hommes qui connaissent quelle a été de tout temps ma conduite, quelle est la douceur naturelle de mon caractère, et la modération dont j’ai fait preuve dans l’exercice d’une fonction peu éloignée de l’autorité et de la puissance souveraine, puisque la vie de l’empereur lui-même est entre les mains du préfet des soldats. Ainsi je regarde de longues paroles comme inutiles. Vous savez que je n’ai jamais approuvé les actions d’Antonin, et que plus d’une fois j’ai exposé pour vous mes jours, lorsque ce prince, accueillant toutes les délations, voulait vous traiter avec la plus grande rigueur. Aussi ai-je été toujours l’objet de son blâme ; il raillait publiquement ma modération, mon humanité envers des subordonnés : il se moquait de ma faiblesse, de ma pusillanimité. Heureux au milieu de