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avoir fait un affreux massacre, Antonin s’éloigna, emportant, sans trouver de résistance, un riche butin et un grand nombre de prisonniers ; il permit à ses soldats d’incendier sur leur passage les bourgs et les villes, les laissant maîtres de tout enlever et de tout piller.

XXI. Après avoir ainsi surpris et égorgé un peuple sans défense, il pénètre bientôt jusqu’au fond du royaume des Parthes ; et quand ses soldats sont las de meurtres et de rapines, il retourne en Mésopotamie, et écrit au sénat et au peuple romain qu’il a soumis l’Orient et réduit sous son obéissance tous les rois de ces vastes contrées. Le sénat, quoique instruit de tout (car les actions des princes ne peuvent rester cachées), lui décerne cependant, par crainte et par flatterie, les honneurs du triomphe. Antonin se reposa quelque temps en Mésopotamie de la gloire de son expédition, uniquement occupé à conduire des chars et à tuer des bêtes féroces.

XXII. Il avait dans son armée deux généraux dont l’un, déjà vieux, passait pour un chef expérimenté, mais était, pour le reste, dépourvu de toutes lumières et de toutes connaissances des affaires. Audence était son nom. L’autre, nommé Macrin, était versé dans l’étude du barreau, et savant jurisconsulte ; il était l’objet des insultantes railleries du prince, qui se moquait publiquement de ses habitudes peu