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L. Antonin, après la mort de son père, usa d’abord du pouvoir qui lui était transmis, pour faire périr la plupart des personnes attachées à la maison de l’empereur. Il commença par les médecins qui avaient refusé de hâter par le poison la fin de Sévère ; il n’épargna point ses gouverneurs, ni ceux de son frère, qui ne cessaient de lui recommander la concorde ; en un mot, il ne laissa vivre aucun de ceux qui avaient été en faveur auprès de Sévère ou qui avaient eu de l’attachement pour ce prince. Il cherchait à engager les généraux par de riches présents et par des promesses à le faire déclarer seul empereur par l’armée. Il n’était point de sourdes menées qu’il ne pratiquât contre son frère. Mais il n’obtint rien des soldats. L’armée n’avait point oublié Sévère ; elle avait vu ces jeunes princes élevés, depuis leur enfance, sur le pied d’une égalité parfaite ; elle avait pour tous deux la même obéissance et le même amour.

LI. Voyant l’inutilité de ses tentatives auprès des troupes, Antonin traita avec les Barbares ; il leur donna la paix, reçut leurs serments de fidélité, et quitta le sol ennemi pour aller rejoindre son frère et sa mère. Quand ils se trouvèrent réunis, l’impératrice, secondée des Romains les plus distingués par leur rang et des anciens amis de l’empereur, fit de nouveaux efforts pour rétablir la concorde entre ses enfants. An-