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de Politien. La première traduction française d’Hérodien, qui puisse mériter à peu près ce titre, est celle de Bois-Guillebert, qui parut en 1675. Ce traducteur dit naïvement dans sa préface, en parlant d’Hérodien : « Quoique son histoire ne comprenne que ce qui s’est passé durant soixante-dix ans ou environ, elle raconte des accidents et des révolutions si extraordinaires, que le récit n’en paraît pas désagréable, vu que de treize ou quatorze[1] empereurs dont il décrit le règne, Sévère est le seul qui soit mort dans son lit. » Entre cette traduction et celle de l’abbé Mongault, de l’Académie française, qui fut publiée en 1700[2], il semble qu’un siècle se soit écoulé, tant dans ce court espace de vingt-cinq années la langue a changé de physionomie. Mongault a commencé

  1. Bois-Guillebert se trompe dans son énumération. L’histoire d’Hérodien renferme en réalité dans un espace de soixante années dix-sept empereurs, savoir : Commode, Pertinax, Didius Julianus, Niger, Albinus, Septime Sévère, Géta, Caracalla, Macrin, Héliogabale, Alexandre Sévère, Maximin, Gordien, Gordien le fils, Maxime, Balbin, Gordien III.
  2. Une seconde édition a paru en 1745. Elle porte ce titre : Histoire romaine d’Hérodien, traduite du grec en français, avec des Remarques sur la traduction, par M. l’abbé Mongault, de l’Académie française, ci-devant précepteur de monseigneur le duc d’Orléans ; Paris, in-12, 1745.