Page:Hérodien - Histoire romaine, depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu'à l'avénement de Gordien III (trad Léon Halévy), 1860.djvu/15

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tants de l’Italie portaient les armes ; ce sont eux qui soumirent la terre et les mers, triomphèrent des Grecs, des Barbares, et ne laissèrent aucun pays, aucun climat sans y étendre leur domination. Mais lorsqu’Auguste devint le seul maître de l’empire, il habitua son peuple au repos, le désarma, prit à sa solde des étrangers mercenaires, auxquels il confia la « défense de ses frontières, déjà protégées d’ailleurs par de vastes fleuves, des précipices et d’impraticables déserts[1]. »

Le premier traducteur d’Hérodien fut Ange Politien, dont la version latine parut en 1493, et la première édition grecque de cette histoire fut publiée par les Aldes en 1503 : l’original ne fut donc imprimé que dix années après la traduction. L’œuvre de Politien est renommée pour son élégante latinité ; mais on peut lui reprocher avec raison d’avoir souvent altéré le sens, et d’en avoir usé avec son modèle plus librement qu’il n’est nécessaire dans une version latine, où un calque presque rigoureux est permis : l’écrivain grec, en un mot, ne se retrouve pas toujours, avec sa physionomie véritable, sous la plume habile

  1. Livre II, ch. xxxviii, page 79.