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une âme à la mer

La Mer ! la mer !

Indéfiniment, je la regarde en rêvant à ce que je ne vois pas.

S’envoler avec des ailes ouvertes comme un grand oiseau !

Sous les belles voiles gonflées être emporté à l’horizon !…

Je ne demande plus à la vie que mon vaisseau. Mon beau vaisseau couvert d’ailes blanches qui s’envole avec moi vers de beaux horizons. Je ne demande plus rien à la vie, que ce qu’elle me donne, aurore, crépuscule, grand clair de lune sur la mer.

La vie m’enchante et c’est une joie intense de vivre pour naviguer, de naviguer pour vivre.

Lorsqu’Ailée est au port toutes ses voiles pliées, elle dort dans l’attente de l’appareillage.

Semblable à elle, j’attends repliée et triste en silence aussi le jour où joyeuses nous recommencerons à vivre toutes les deux là-bas, à l’horizon, avec nos ailes.

Je ne désire rien je ne demande plus !

Contemplative au milieu de la nature, je m’enchante de la mer, de ses couleurs de son rythme et de son chant, je découvre ses trésors éparpillés.

Je lui ai tout donné.

Je commence à vivre !…