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BATTLING MALONE

fois une force miraculeuse et, au lieu de se défendre comme une bête traquée, il se ruait à son tour, affranchi de toute crainte, une flamme dans les yeux.

Le dernier round ne fut qu’une longue mêlée confuse où alternaient les attaques avortées, les coups furieux qui s’égaraient sur les gants ou les épaules, les corps à corps qui dégénéraient en bousculades. Battling Malone, qui chargeait sans répit, insoucieux des arrêts et des contres, se jeta sur un coup du droit à la pointe du menton qui l’envoya sur les genoux. Il se releva d’un saut, fou de colère, et quand le gong annonça la fin de la reprise et du combat, il fallut que Steve Wilson et Jack Hoskins vinssent le maîtriser et l’emporter de force vers son coin.

Le geste dont l’arbitre désigna le vainqueur ; l’adolescent dont le visage rayonnait ; le tumulte indescriptible qui suivit ; la ruée des spectateurs français vers le ring et vers leur jeune idole ; le silence de mort des Anglais — tout cela blessa