Page:Hémon - Battling Malone pugiliste, 1925.djvu/221

Cette page a été validée par deux contributeurs.
205
PUGILISTE

elle s’avouait que, considéré ainsi, comme un animal favori, il était splendide, et tout de même plus proche d’elle, plus émouvant, qu’aucun pur-sang et qu’aucun dogue.

Le mâle primitif des cavernes devait avoir cette mâchoire et ces yeux ! — songeait-elle — et cet aspect de force redoutable, et cette simplicité héroïque et brutale lorsqu’il s’agissait de conquérir une femelle, d’abattre une proie ou de repousser les bêtes effroyables de l’âge de pierre… Quelque chose remuait en elle, éveillé par la puissance latente qu’elle sentait en lui ; et en même temps elle regardait sa pauvre main estropiée, son visage meurtri aux yeux fatigués, et son cœur de femme s’attendrissait un peu.

Elle resta silencieuse quelque temps, et ramassa distraitement le journal tombé à terre.

« Vous lisiez le récit de votre victoire ? » demanda-t-elle, et sans attendre une réponse elle parcourut quelques lignes des yeux.