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BATTLING MALONE

Les profanes qui ne connaissaient du pugilisme que quelques mots de l’argot du « prize-ring » d’autrefois, et les noms des quelques champions modernes qui ont le mieux organisé leur publicité, s’imaginèrent sans doute que c’était ainsi que toutes les rencontres pugilistiques se disputaient, et ils se contentèrent d’attendre un résultat avec curiosité. Mais les connaisseurs comprirent de suite qu’ils goûtaient là une fête rare, une de ces batailles serrées et dures ou il n’y a pas place pour les phrases élégantes d’une escrime des poings, ni pour les entrechats inutiles exécutés hors de portée.

Elle était riche de science, cette bataille, mais de la science élémentaire et simplifiée que discernent seuls les initiés, « ceux qui savent ». Le blanc était plus rapide que le noir, et plus ardent ; il mettait dans ses attaques un feu, une violence de détente que le nègre ne possédait pas ; mais ce dernier, plus lourd et peut-être plus puissant, avait toute l’endurance légendaire des hommes de sa couleur,