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BATTLING MALONE

Les rangées concentriques de plastrons blancs, d’habits sombres, de figures pâles sous la clarté fulgurante des lampes électriques, se fondit en une masse énorme qui ondulait. Il ne vit distinctement que les occupants des rangées de sièges les plus proches du ring ; des hommes en habit, quelques femmes en toilettes claires, aux cous desquelles des colliers et des pendeloques étincelaient, et il en garda une impression confuse qu’ils étaient quinze mille comme cela : quinze mille « gens de la haute » qui étaient venus pour le voir.

Pourtant, demi-nu, assis dans un coin du ring surélevé, il se sentait curieusement isolé, séparé d’eux aussi complètement que si les cordes eussent été d’infranchissables grilles. Des mains toutes-puissantes l’avaient mis là, une voix impérieuse lui avait commandé : « Battez ce nègre ! » et quinze mille « toffs » étaient venus remplir cette salle et attendaient qu’il obéît. Quand le gong résonna, il sauta sur ses pieds et se mit à l’ouvrage comme un serviteur zélé.