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VI


Le brouillard… Il s’était abattu sur Londres dans la nuit et avait tout noyé. C’était le plus fort brouillard de l’hiver, bien que tardif, une vraie purée de pois, opaque, suffocante, au ras du sol, qui paralysait aux trois quarts la vie de la cité géante.

Sur toutes les lignes de chemin de fer les trains venus à quarante-cinq milles à l’heure d’Écosse ou de Galles ou de la côte sud entraient comme des boulets, à quelque distance de Londres, dans cette obscurité inattendue, et se voyaient forcés de s’arrêter ou de n’avancer qu’à une allure de tortue, sondant la nuit jaune de coups de sifflet incessants, faisant halte lorsque leurs roues avaient fait éclater les pétards placés sur les voies,