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PUGILISTE

Sporting Club, de ce qu’il ferait ensuite, de la carrière que l’on avait soigneusement tracée pour lui, sans hâte imprudente ; du jour où il battrait son premier Américain ; de cet autre jour où il ferait rouler à ses pieds sur les planches du ring Jean Serrurier, le Français…

Pat, qui n’avait d’abord vu dans son entraînement qu’une sorte de jeu profitable et qui convenait à ses instincts, en venait peu à peu à se faire de sa tâche une idée nouvelle, vaste, bien qu’encore un peu confuse.

Ces gens de la haute qui venaient le voir et s’intéressaient si prodigieusement à lui ; tout cet argent qu’on dépensait pour lui ; l’avenir qu’on lui laissait entrevoir, s’il répondait aux espérances, l’avenir vague mais superbe, plein d’argent et d’honneurs… La cervelle rudimentaire de Pat Malone finissait par se forger une vision un peu ahurissante d’une mission sacrée à accomplir, de tout un peuple mettant sa confiance en lui, de Britannia en personne, Britannia au casque à long