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AVANT-PROPOS


Le travail que nous publions aujourd’hui faisait partie d’un mémoire écrit en 1873 et couronné l’année suivante par l’Académie des sciences morales et politiques[1]. On ne sera pas étonné que depuis cette époque (nous n’avions alors que dix-neuf ans) une évolution naturelle se soit produite dans notre esprit, et que nos idées se soient modifiées dans une certaine mesure. Nous avons cependant conservé, sauf dans un petit nombre de pages, le texte du mémoire primitif que l’Académie avait honoré de son suffrage. Nous nous réservons de revenir plus tard, s’il y a lieu, sur certaines questions importantes.

Dans ce volume, nous avons essayé de faire mieux connaître et apprécier les doctrines anglaises sur la morale. Nous les avons d’abord exposées en toute conscience et le plus fidèlement qu’il nous a été possible ; nous nous sommes fait pour un temps le disciple des Bentham, des Stuart Mill, des Spencer, et nous nous sommes efforcé de parler pour leur propre compte.

  1. Le mémoire primitif avait pour sujet l’Histoire et la Critique de la morale utilitaire ; il allait d’Epicure jusqu’à récole anglaise contemporaine. La première moitié de ce mémoire a déjà paru sous le titre de La morale d’Epicure et ses rapports avec les doctrines contemporaines. C’est la seconde moitié que nous publions en ce moment.