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l’art au point de vue sociologique.

Les réponses du peuple au prêtre, Quelquefois inarliculées, quelquefois tonnantes, L’harmonieux tressaillement des vitraux, L’ortrue éclatant comme cent trompettes, Les trois cloches bourdonnant comme des ruches de grosses abeilles, Tout cet orchestre sur lequel bondissait une gamme gigantesque Montant et descendant sans cesse d’une foule à un clocher. Assourdissaient sa mémoire, son imagination, sa douleur. Ce qu’ils voyaient était extraordinaire. Sur le sommet de la galerie la plus élevée. Plus haut que la rosace centrale, Il y avait une grande llamme qui montait entre les deux clochers avec des tourbillons d’étincelles.

Une grande flamme désordonnée et furieuse Dont le vent emportait par moments un lambeau dans la fumée[1]. Dans la Mare au diable^ lisez le portrait de la petite Marie :

Elle n’a pas beaucoup de couleur, Mais elle a un petit visage frais Comme une rose des buissons !

Quelle gentille bouche

Et quel mignon petit nez !…

Elle n’est pas grande pour son âge. Mais elle est faite comme une petite caille Et légère comme un pinson !…

Je ne sais pas pourquoi on fait tant de cas chez nous D’une grande et grosse femme bien vermeille… Celle-ci est toute délicate.

Mais elle ne s’en porte pas plus mal ; Et elle est jolie à voir comme un chevreau blanc !… Et puis, quel air doux et honnête ! Comme on lit son bon cœur dans ses yeux. Même lorsqu’ils sont fermés pour dormir [2]… Strophe de Flaubert, où se trouvent même des vers blancs :

Des rigoles coulaient dans les bois de palmiers ; Les oliviers faisaient de longues lignes vertes ; Des vapeurs roses flottaient dans les gorges des collines ; Des montagnes bleues se dressaient par derrière, Un vent chaud soufilait.

Des caméléons rampaient sur les feuilles larges des cactus, etc. [3].

  1. Notre-Dame de Paris, p. 275.
  2. La Mare au diable, p. 90.
  3. Salammbô, p. 25.