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Lui va bien[1], s’écrie-t-il, bon courage, mon père !
Il l’anime, il le serre en ses bras caressants,
Il rend son cœur plus fort, ses travaux plus puissants !

Tout Liége cependant plongé dans la tristesse,
De ces infortunés partageait la détresse,
Près de ce lieu fatal des Mineurs sont conduits,
Tous voudroient employer et leurs jours et leurs nuits ;
On commence, on se trompe, on retourne, on espère,
Abymés de fatigue et couverts de poussière,
Aucun d’eux ne veut prendre un instant de repos,
Des chefs intelligents conduisent les travaux,
Font espérer un fils à la mère égarée,
Promettent un époux à l’épouse éplorée.
Tant de vœux et d’efforts ne sont point superflus,
Les cris des malheureux viennent d’être entendus !
Il ne reste à franchir qu’une faible barrière,
Elle tombe !!… et leurs yeux revoyent la lumière !
Quel triomphe, Goffin ! Quel moment pour ton cœur !
La gloire rarement nous donne le bonheur ;

  1. Je laisse à juger au Lecteur si j’ai bien fait de conserver les propres paroles du jeune Goffin ; il m’a fallu faire une faute de français, ou perdre ce beau mouvement qui peint la grandeur et le sang-froid du courage de ce généreux enfant.