Page:Gustave Flaubert - La Tentation de Saint-Antoine.djvu/101

Cette page a été validée par deux contributeurs.

 — et de la coupole pendaient, à des fils que l’on n’apercevait pas, quatre grands oiseaux d’or, les deux ailes étendues.

antoine
rêvant :

Est-ce qu’il y a sur la terre des choses pareilles ?

damis.

C’est là une ville, cette Babylone ! tout le monde y est riche ! Les maisons, peintes en bleu, ont des portes de bronze, avec un escalier qui descend vers le fleuve ;

Dessinant par terre, avec son bâton.

Comme cela, voyez-vous ? Et puis, ce sont des temples, des places, des bains, des aqueducs ! Les palais sont couverts de cuivre rouge ! et l’intérieur donc, si vous saviez !

apollonius.

Sur la muraille du septentrion, s’élève une tour qui en supporte une seconde, une troisième, une quatrième, une cinquième — et il y en a trois autres encore ! La huitième est une chapelle avec un lit. Personne n’y entre que la femme choisie par les prêtres pour le dieu Bélus. Le roi de Babylone m’y fit loger.

damis.

À peine si l’on me regardait, moi ! Aussi, je restais seul à me promener par les rues. Je m’informais des usages ; je visitais les ateliers ; j’exa-