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Qu’à mon dernier soupir, présente à ma pensée,
J’ai béni son dédain dont mon âme est blessée ;
Dis-lui… Mais à quoi bon prolonger ces discours ?
Adieu, je pars, Ismène.

Ismène.

Adieu, je pars, Ismène.Ah ! respectez vos jours !
Je n’ose vous promettre un succès sans alarmes,
Je ne saïs où trouver d’assez puissantes armes
Pour fléchir de son sein l’indomptable rigueur ;
Jamais de son esprit l’amour ne fut vainqueur ;
Délicate et timide en sa vertu trop pure,
Du mot le moins coupable elle craint la souillure.
Mais mon père expirant vous dut la vie un jour,
Et je promets mes soins à votre tendre amour.

Jenner.

Qu’un propice destin récompense ton zèle !
Que les dieux bienfaisants… Mais que vois-je ? c’est elle !
Adieu ! je ne pourrais supporter son abord,
Et j’évite l’amour comme on fuirait la mort.


Scène III.

Ismène.

Mortel infortuné, que ta dure influence,
Ô reine de Paphos, arrache à la science !
Hélas ! il ne sait point qu’un rival plus heureux
De la sensible Hermance a fasciné les yeux !


Scène IV.

Ismène, Hermance.
Hermance.

Vous ici, chère Ismène ?

Ismène.

Vous ici, chère Ismène ? En ce lieu solitaire
Je goûtais du matin le zéphyr salutaire,