Tous deux se plaignent. (Haut.) Allons, Angelo, dis-moi ce que tu sais aujourd’hui.
Mais je ne sais rien.
Rien ? oh ! si, ta science est infinie.
Je lis, il est vrai, dans les astres la vie des rois et la destinée de leurs empires ; je pourrais dire juste l’heure de tel évènement qui arrivera dans dix siècles ; mais cela est-il une science, auprès de celui qui fait des saignées, ou qui rase en cinq minutes ?
Tiens, voilà de l’or, vieux loup ! je n’aime pas les grognements, ils sont de mauvais augure. (Il lui donne une bourse.) Et puis, t’es-tu occupé de ce long calcul que je t’avais demandé ?
Lequel ?
Tu m’avais promis de voir, avec les quartiers de la lune et les tours du sablier, combien il me restait encore à vivre.
Oui, sire, et le résultat c’est…
Tais-toi, Angelo, tais-toi, au nom du ciel ! J’étais un fou de te demander cela, car alors je me portais bien et maintenant je suis malade. Tais-toi, car si