N’est-ce pas, messieurs, que c’est une chose injuste et douloureuse pour Dieu que de voir ainsi tant de châteaux forts, de chevaux et d’armures contre ce pauvre peuple, qui n’a que ses bras. Pourquoi auraient-ils seuls le droit de chasse ? je les ai abolis et j’ai bien fait, n’est-ce pas, messieurs ?
Oui, certes.
N’est-ce pas ? Et vous, Chabannes, lorsque vous vous êtes engagé dans la ligue du Bien public, vous ne saviez trop ce que vous faisiez.
Mais, sire…
Allons…
Oui, j’étais poussé.
À la bonne heure ! j’aime qu’on soit franc, car j’en donne moi-même l’exemple. (Se tournant vers Olivier.) Et puis je hais encore ces maudites canailles comme il s’en trouve tant, gens d’esprit du reste, mais mauvais comme de vieux tigres, tout fiers d’un nom qu’on leur jette comme un manteau sur les épaules d’un mendiant, qui s’insinuent partout, et qui, pour être le valet d’un grand, se croient plus nobles qu’un simple bourgeois. Pour moi, je m’entoure de ma vieille noblesse française, que j’aime comme mes yeux, car que voit-on à ma cour ? les noms les plus illustres, un Bourbon, un Chabannes, l’homme le plus fidèle du royaume, Dunois d’une illustre origine, un comte de Meulan de vieille noblesse.