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LOYS XI.

décorées et avec des rideaux pour leur service. Tout cela, voyez-vous, attirait les chalands ; si les affaires changent, je suis ruiné.

Vanderiesche

Crois-tu donc, lourdaud, que le peuple ne bois pas aussi bien que les gentilshommes ?

Le tavernier

Mais il paie moins… et rosse plus fort.

Vanderiesche,
après avoir bu le dernier coup et mettant un écu sur la table.

Tiens, et que le diable t’emporte !

Cousinot,
voulant payer, à Vanderiesche.

C’est moi aujourd’hui, mon maître.

Vanderiesche

Eh non ! c’est le roi de France qui paie.

Cousinot

Oh ! un brave homme, ce roi de France ! il y a du service chez lui pour les gens adroits ; ce n’est pas comme ici, il faut être soldat ou brasseur.


La scène commence à se remplir, dans le fond, de groupes d’hommes, d’enfants armés, de femmes, de vieillards ; ils ont des bannières et chaque corporation arrive successivement pendant cette scène. Le jour est à peu près levé.

Scène III

VANDERIESCHE, COUSINOT, Le TAVERNIER,
Peuple, Corporations des métiers.
Vanderiesche,
s’avançant vers un groupe d’hommes et donnant des poignées de main à plusieurs.

Bonjour, mes amis, du courage ! vous vous êtes vaillamment conduits.