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LOYS XI.

Vanderiesche, regardant de tous côtés.

Il faudra bien cependant en pêcher, non pas un, mais vingt-cinq, car je me sens une soif à boire tous les tonneaux de Flandre. (Donnant un grand coup de pied à la porte d’une taverne.) À boire, Pasques Dieu !

Jean Cousinot

Frappez encore plus fort, c’est le mari de Jehanne de la Paillarde, un brave homme de cabaretier, un peu bête du reste, mais c’est le défaut des gens mariés ; il dort comme une bûche et dans son bon sens il pourrait se ranger entre les cruches de son cellier.

Vanderiesche

C’est un modéré sans doute ?

Jean Cousinot

Oh ! pour cela, des plus engourdis.

Vanderiesche

Sotte race ! ces gens-là ne savent rien Faire dans les temps politiques, ni donner à boire ni payer. (Frappant plus fort.) Éveille-toi, lourdaud ! à boire encore une fois ! des chrétiens comme nous n’aiment pas l’eau des fontaines.

Le cabaretier, de la coulisse.

Patience, mes maîtres, il est si matin !

Vanderiesche

Tant mieux, nous t’étrennerons. Nous prends-tu pour des voleurs ? Ouvre, encore une fois, ou j’enfonce ta porte sur ton nez.

Le cabaretier, ouvrant sa porte.

Pardon, seigneurs.