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DE FRÉDÉGAIRE.

précieux, et dont il avait fait construire l’enceinte, desirant la précieuse protection de ce saint. Il donna à l’église tant de richesses, de domaines et de possessions, situées en divers lieux, que beaucoup de gens s’en étonnèrent. Il y institua un chant perpétuel, à l’instar du monastère de Saint-Maurice, mais on sait que la faiblesse de l’abbé Ægulf laissa dépérir cette institution.

Après la mort de Dagobert, son fils Clovis, en bas âge, posséda le royaume de son père. Tous les Leudes de la Neustrie et de la Bourgogne le reconnurent pour roi dans la terre de Maslay. Æga gouvernait le palais avec la reine Nantéchilde qui survécut à Dagobert.

Dans la première, la seconde et au commencement de la troisième année du règne de Clovis, Æga gouverna avec justice le palais et le royaume. Agissant prudemment avec les autres grands de la Neustrie, et rempli de douceur, il l’emportait sur tous les autres. Il était d’une noble naissance, d’une grande richesse, observateur de la justice, habile à se servir de la parole, toujours prêt à répondre : beaucoup de personnes lui reprochaient seulement de se livrer à l’avarice. Par son conseil, on rendit aux propriétaires tous les biens qui, par l’ordre de Dagobert, avaient été injustement envahis dans les royaumes de Bourgogne et de Neustrie, et, contre la justice, mis au pouvoir du fisc.

Cette année mourut l’empereur Constantin. Par le conseil du sénat son fils Constance, encore en bas âge, fut élevé à l’Empire. Sous son règne, les Sarrasins commirent dans l’Empire d’effroyables ravages. Après avoir pris Jérusalem et renversé les autres cités