Page:Guillaume - Idées sur l'organisation sociale, 1876.djvu/42

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 40 —

enfants doit être intégrale, c’est-à-dire qu’elle doit développer à la fois toutes les facultés du corps et toutes les facultés de l’esprit, de manière à faire de l’enfant un homme complet. Cette éducation ne doit pas être confiée à une caste spéciale d’instituteurs : tous ceux qui connaissent une science, un art, un métier, peuvent et doivent être appelés à l’enseigner.

Sans doute, dans les premières années qui suivront la Révolution, on ne pourra pas créer de toutes pièces l’organisation de l’éducation telle qu’elle devra fonctionner dans la période normale : il y aura évidemment quelques années de transition, pendant lesquelles chaque Commune fera de son mieux, avec les éléments qu’elle possède. Mais le tableau dont nous allons tracer les lignes principales, indique le but vers lequel il faut tendre, but auquel des efforts sérieux et persévérants permettront d’arriver assez promptement.


On distinguera dans l’éducation deux degrés : l’un ou l’enfant, de cinq à douze ans, n’a pas encore atteint l’âge d’étudier les sciences, et où il s’agit essentiellement de développer ses facultés physiques ; et un second degré ou l’enfant, de douze à seize ans, doit être initié aux diverses branches du savoir humain, en même temps qu’il apprend la pratique d’une ou de plusieurs branches de production.

Dans chaque Commune, des dispositions devront être prises pour que, sans sortir de la Commune où il habite, l’enfant puisse recevoir, dans toute son étendue, l’instruction intégrale à l’un et l’autre degré. Il va de soi, néanmoins, que si l’enfant désirait apprendre une branche de production qui n’existerait pas dans sa Com-