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II


Nous examinerons, dans ce chapitre, la manière dont doivent s’organiser les paysans pour tirer le plus de profit possible de leur instrument de travail, la terre.

Au lendemain de la Révolution, voici dans quelle position se trouveront les paysans :

Les uns, qui étaient déjà petits propriétaires, conservent le morceau de terrain qu’ils cultivaient et qu’ils continuent à cultiver seuls avec leur famille. D’autres, et c’est le plus grand nombre, qui étaient fermiers d’un grand propriétaire, ou simples manœuvres à la solde d’un fermier, se sont emparés en commun d’une vaste étendue de terrain, et doivent la cultiver en commun.

Lequel de ces deux systèmes est le meilleur ?

Il ne s’agit pas ici de faire de la théorie, mais de prendre pour point de départ les faits, et de rechercher ce qui est immédiatement réalisable.

Nous plaçant à ce point de vue, nous disons d’abord que la chose essentielle, celle pour laquelle la Révolution a été faite, est accomplie : la terre est devenue la propriété de celui qui la cultive, le paysan ne travaille plus au profit d’un exploiteur qui vit de ses sueurs.

Cette grande conquête obtenue, le reste est d’ordre secondaire ; les paysans peuvent, si c’est leur volonté, partager le terrain en lots individuels et attribuer à chaque travailleur un lot ; ou bien au contraire mettre le terrain en commun et s’associer pour le cultiver.

Cependant, quoique secondaire par rapport au fait essentiel, à l’émancipation du paysan, cette question de