Page:Guesde - La Commune de 1871.djvu/41

Cette page a été validée par deux contributeurs.

les espérances étaient pour le succès de la Commune, on l’attendait… » etc.

Mais, si instructives que soient ces citations, je suis obligé de les interrompre. J’ai hâte d’arriver à un événement qui, mieux que quoi que ce soit, nous donnera la mesure des dispositions des départements — je veux parler des élections législatives complémentaires du 2 juillet.

À cette date, en effet, il y avait plus d’un mois que la Commune était tombée avec ses derniers défenseurs. La terreur était partout, par l’état de siège qui pesait sur quarante-deux départements, par les conseils de guerre qui commençaient leur sinistre besogne et par les pontons où continuaient à s’entasser les « suspects ». D’un autre côté, les vaincus, selon l’usage, étaient l’objet des calomnies les plus atroces déversées sur eux à flots par une presse immonde qui ne reculait même pas devant des faux matériels. Et, cependant, sur les quarante-cinq départements qui, en dehors de celui de la Seine, furent appelés à voter, trente-deux se prononçaient à une immense majorité contre les vainqueurs, reprenant pour leur compte, sinon la totalité, au moins une notable fraction des revendications parisiennes.

Sur les quatre-vingt-douze élus, soixante-seize, réunissant plus d’un million et demi de suffrages, étaient radicalement antiversaillais. Pour qu’on ne pût s’y tromper, en tête venaient : Ferrouillat, un des délégués du congrès de Lyon, dans les salons de qui s’était tenu le congrès ; Cazot, autre délégué du même congrès pour le Gard ; Foucaud, de Bordeaux, que la démocratie girondine avait envoyé à Versailles protester contre le bombardement de Paris ; Ordinaire, dont les agissements communalistes n’étaient ignorés de personne, etc. Ailleurs, comme à Bourges, les candidats qui, dans leur profession de foi, avaient reven-