Page:Guesde - La Commune de 1871.djvu/38

Cette page a été validée par deux contributeurs.

la guerre civile, à assurer les franchises municipales et à consolider la République ». Celui de Bordeaux, fixé au 10 mai, et dit de la Ligue patriotique des villes républicaines, parce que les villes seules y étaient convoquées à raison d’un conseiller municipal par vingt mille habitants, n’eut pas lieu, il est vrai, à la suite d’une note menaçante du Journal officiel se terminant ainsi :

Les déclarations publiées en même temps que leur programme par les membres du comité d’organisation établissant que le but de l’association est de décider entre l’insurrection d’une part et le gouvernement et l’Assemblée de l’autre, et substituant ainsi l’autorité de la Ligue à celle de l’Assemblée nationale, le devoir du gouvernement est d’user des pouvoirs que lui confère la loi du 10 août 1838 (la dissolution par la force). C’est un devoir auquel on peut être assuré qu’il ne faillira pas. Il trahirait l’Assemblée, la France et la civilisation en laissant se constituer, à côté des pouvoirs réguliers issus du suffrage universel, les assises du communisme et de la rébellion.

Ici encore, le courage de la province ne fut pas à la hauteur de sa bonne volonté, quoiqu’il ne manquât pas de journaux, comme les Droits de l’homme, de Montpellier, pour demander qu’on passât outre au veto gouvernemental et qu’on opposât la force à la force.

Le congrès de Lyon, dit des Municipalités, et ouvert à toutes les communes tant rurales qu’urbaines, fut tenu, lui, le 14, Versailles n’osant et ne pouvant rien « contre les vingt et quelques bataillons de la garde nationale du Rhône qui s’étaient offerts à le protéger contre toute violence. Et bien que la veille un télégramme mensonger eût été envoyé aux diverses municipalités de l’Allier, de la Gironde, des Alpes-Maritimes, de la Savoie, de la Drôme, etc., leur affirmant que le « congrès n’avait pas lieu », seize départements s’y firent représenter. Ce sont : l’Ardèche, les Bouches-du-Rhône, le Cher, la Drôme, le Gard, l’Hérault, l’Isère, la Loire, la Haute-Loire, la Nièvre, les Pyrénées-Orientales,