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cain » Dufaure ordonnait de déférer aux tribunaux leurs signataires pour crime de « conciliation » et que, de l’autre, les commissions municipales, dont elles émanaient en grande partie, furent jugées indignes de présider au renouvellement des conseils municipaux et eurent à céder en bloc la place aux anciennes municipalités de l’Empire d’avant le 4 Septembre, la seule fois où la parole fut donnée au pays, c’est-à-dire le 30 avril, le pays n’hésita pas à faire aux « insurgés » un rempart de ses votes.

Partout, en effet, le scrutin — de municipal qu’il était — fut élargi, transformé en un véritable plébiscite pour ou contre Paris, pour ou contre Versailles ; et dans l’immense majorité de nos trente-six mille communes, ce fut Paris qui sortit triomphant des urnes, lorsque, comme à Rochefort, on ne trouva pas plus simple d’inscrire sur le bulletin de vote, aux lieu et place d’un nom de candidat, ce seul mot : « Commune de Paris. »

Aussi le lendemain de ce vote, presque inespéré, que voit-on ?

1. Les nouveaux élus s’adressent à l’Assemblée versaillaise pour la sommer d’avoir à faire la paix avec Paris, à proclamer la République, à se dissoudre, son mandat étant expiré. Quant au chiffre de ces adresses, identiques dans le fond, sinon dans la forme, on en aura une idée lorsque l’on saura que dans un département, qui est loin d’être des plus avancé, dans l’Ardèche, de l’aveu du préfet, il se trouva dix-sept conseils municipaux pour les signer et les envoyer à qui de droit. Dans d’autres départements plus rouges, comme l’Hérault, par exemple, sur trois cents et quelques communes, c’est à peine si un tiers s’abstinrent.

2. Deux congrès — toujours de délégués des nouvelles représentations communales — furent décidés, « dans le but, disait le manifeste du comité d’initiative, de délibérer sur les mesures les plus propres à terminer