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orageux, répondez à la terre ! —

Or, des célestes voix je suis le mandataire,
Évêques, et voici ce qu’Arius vous dit :
Tel dans l’espace en feu le soleil resplendit
Dont les astres divers ne sont qu’un reflet pâle,
Tel Dieu réside seul en sa gloire idéale.
Il est suprême, Il vit, et sa paternité
N’est qu’un rapide instant du temps illimité.
Mais, sa propre substance étant indivisible,
Celui qu’il engendra par sa grâce indicible,
Le Fils, issu du Père, en sa création
N’est qu’un plus vertueux et plus parfait rayon.
Déroulez, ô Docteurs, le parchemin biblique ;
Élevez le flambeau du texte évangélique ;
Interrogez, lisez ; que verrez-vous ? Ceci :
— L’Éternel engendra son Fils et l’a choisi
Pour l’exalter sur tous et l’oindre de justice. —
— Le Fils que j’ai créé pour qu’il m’assujettisse
Toute chose, est lui-même à ma grandeur soumis. —
Répondez, ô Vieillards ! Le Père a-t-il permis
Que le sceau de la mort marquât le Fils de l’Homme ?
Le Verbe est-il le fruit de la Sagesse ? En somme,
J’en atteste la croix suspendue à vos cous,
Seigneurs, était-ce un Dieu ? Seigneurs, acceptez-vous
La possibilité qu’un Dieu pâtisse et meure ?
Non ! l’équité survit et la raison demeure
Comme un pilier solide en vos cœurs soucieux.
Le monde en suppliant tourne vers vous les yeux. ;