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Rugir et s’apaiser sous la main qui le dompte.
Puis le rude Akritos qui fit dans Diosponte
Dévorer par des porcs un juif qui blasphéma ;
Près de lui, Nikélas et Bassos de Zeugma
Et Gorgonos de Cynne avec trouble regardent
Cyrille de Paphos où les anges qui gardent
Le sanctuaire neuf aperçoivent parfois
Une forme impudique émerger des parois
Et, pleurant dans la nuit l’ancien baiser des mâles,
Mirer sa nudité dans les eaux baptismales.

D’autres encor : Cynon, Protogénès, venu
De Dacie, AEnéas, Phèdre et Jean, plus connu
En Perse qu’à Byzance, et Nicaise des Gaules
Dont les cheveux ardents flottent sur les épaules,
Hermas de Pamphilie et Kathiros du Pont
Qui ne sait plus le grec et qui toujours répond
En un langage obscur et grossier.

                                                         Tête rase,
Couvert de bure et ceint d’une corde, Athanase,
Diacre et n’ayant point le sceau du sacrement,
Au dernier rang, dans l’ombre, est assis humblement.
Mais sur son front, à l’heure où la vertu chancelle,
L’aigle inspiré de Jean semble étendre son aile.
La volonté virile étincelle en ses yeux ;
Athanase brandit le flambeau radieux ;
La science est son glaive et la foi sa cuirasse.
Il est le combattant que nul choc ne terrasse,