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Et s’inclinent. D’un pas lent gravissant les marches,
Drapés de manteaux blancs, viennent les Patriarches
Et les Evêques, chefs des sièges vénérés,
Fondés par un Apôtre ou plus tard consacrés
Par un sang glorieux ou par d’illustres cendres :
Eustathès d’Antioche et les deux Alexandres,
Macaire d’AElia, Bytalios de Tyr
Et Philogonios qui, dit-on, fit sortir
Deux démons accouplés du corps d’un consulaire.
De tous les horizons que la foi pure éclaire,
De l’Occident brumeux, de l’Orient troublé,
De l’Egypte où l’erreur croît comme un mauvais blé,
Des bords mystérieux où les hordes gothiques
Lavent des cuirs sanglants dans des eaux méphitiques,
Des rivages qu’à peine émeut le nom romain,
Tous, après avoir lu le sacré parchemin,
Pontifes et pasteurs des églises, ministres
Du Tout-Puissant, martyrs, témoins des jours sinistres,
Se sont levés et, tels que des guerriers, vêtus
De force et brandissant le glaive des vertus,
Pleins de communs espoirs et d’unanimes joies,
Ont, guidés par l’Esprit, tenté les âpres voies.

Tous sont là : Potamôn, évêque sur le Nil,
Paphnuce qui connut la prison et l’exil,
Paul d’Héliopolis que le schisme divise,
Sylve, évêque d’Azoth, celui de Panéphyse,
Philippos, et Kaios de Thmuis, et Macrin
Qui, d’Eleuthéropole, entend le flot marin