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Par Aphrodite d’Amathonte,
Par Sélènè, reine des nuits,
Par le Tartare que j’affronte,
Que l’effroi, l’amour et la honte
Sèchent son cœur, rongé d’ennuis !

L’inutile amant de Kybèie
Aux kaisers mêlés de sanglots
Est moins farouche et moins rebelle.
Cependant je suis nue et belle
Comme Kypris sortant des flots.

Charmes vains ! je pleure et m’indigne.
Sur son front, son cœur éperdu,
Ses épaules, il trace un signe.
O charmes vains ! pudeur maligne !
Est-ce un Dieu qui Ta défendu !


X. DIVINUS AMOR

— Que veux-tu ? Cette rose ? — Elle pâlit déjà.
— Ce lys ? — Il est fané. — Ce raisin qu’ombragea
Naguère un pampre roux sur les coteaux de Krète ?
— La guêpe l’a rongé. — Mon âme ? — Elle s’apprête,